Élevage de montagne à base de prairies permanentes
Ce type d’élevage n’utilise ni engrais minéraux, ni pesticides et en l’absence de travail du sol, il préserve la vie des sols. C’est un modèle agroécologique de production agricole qui contribue à la conservation de la biodiversité végétale des prairies grâce à de faibles fréquences de pâturage, de fauche et à la fertilisation essentiellement organique.
L’hétérogénéité de la topographie du paysage, combinée à la diversité des pratiques agricoles (pâturage, fauche, fumure organique) conduisent à une végétation très diversifiée entre parcelles. Les prairies les plus productives (régulièrement fertilisées), généralement en pente douce et proches des bâtiments agricoles sont souvent fauchées. Les prairies moins accessibles (peu ou pas fertilisées), ont une végétation plus tardive et ne sont fauchées qu’une fois par an ou uniquement pâturées. Si la productivité est un objectif pour certaines prairies, d’autres avec un potentiel sol-climat moindre fournissent des ressources tardives ou flexibles d’utilisation, deux caractéristiques essentielles pour réguler l’approvisionnement et la qualité des aliments sur un cycle annuel. À l’échelle de l’exploitation agricole, la productivité de l’herbe est inférieure à celle des systèmes cultivés qui augmentent et sécurisent la production en introduisant des cultivars sélectionnés et une fertilisation minérale.
Les éleveurs pour valoriser les prairies permanentes préfèrent les races rustiques adaptées aux conditions locales. Leur productivité est moindre, mais compensée par leur capacité à tirer le meilleur parti d’une végétation naturelle diversifiée.
Ces systèmes d’élevage fournissent plusieurs services écosystémiques à la société (conservation de la biodiversité, captation du carbone, …), et des produits bénéfiques pour la santé humaine. Leur faible productivité est compensée par une maîtrise des coûts de production (maximisation du pâturage, limitation des intrants, …). Principalement situés dans des zones montagneuses, ces systèmes agricoles sont souvent valorisés par des labels de qualité officiels. Leur extension dans une perspective de transition agroécologique vers des milieux moins contraints (piémonts, zones humides, etc.) ne peut être envisagée que si une bonne valorisation des produits est assurée (signes de qualité, paiement pour services environnementaux).
Références à explorer
M. Duru, J.-P. Theau, L. Hossard, G. Martin, P. Cruz. 2011. Diversité de la composition fonctionnelle de la végétation au sein d’une prairie et entre prairies : caractérisation et analyse dans des élevages herbagers. Fourrages, 205, pp 61-73
J.-P. Farrié, F. Launay, J. Devun. 2012. Place et utilisation des prairies permanentes dans les élevages en France. Fourrages, 211, pp 205-212.
Ministère de l’agriculture et de l’alimentation. 2015. L’agriculture en montagne – Évolutions 1988-2010 d’après les recensements agricoles. Agreste Les dossiers N°26 –Juillet 2015