Amélioration évolutive des plantes
L’amélioration évolutive des plantes permet à un agriculteur d’adapter génétiquement des populations de plantes à leur milieu. Il peut la mettre en œuvre à la ferme dès lors qu’il produit sa propre semence.
Cette méthode est basée sur la sélection naturelle. Elle découle de la variation génétique présente au sein d’une population concernant la capacité des individus à produire des descendants (liée, par exemple, au nombre de graines produites). Les caractères agronomiques (rendement, qualité…) liés à cette variation évoluent sous l’effet de la sélection naturelle. Cet effet peut être positif lorsqu’en favorisant la survie et la capacité reproductive, la sélection naturelle améliore certains traits agronomiques comme la pérennité, la résistance aux maladies, le nombre ou la taille des grains… Mais pour les traits qui s’opposent à la survie et à la reproduction, elle aura un effet négatif. Ainsi, au pâturage, en mangeant les plantes qu’ils apprécient, les animaux favorisent la reproduction des plantes les moins appétentes ce qui peut dégrader la qualité fourragère de la population.
L’amélioration évolutive diffère de la sélection artificielle (telle la sélection massale utilisée en amélioration variétale) car les plantes sélectionnées le sont par le milieu et non par l’homme. En revanche, l’agriculteur favorise et oriente cette amélioration par ses pratiques culturales. Par exemple, l’évolution sera d’autant plus rapide que la diversité génétique semée sera grande. Il aura donc intérêt à exposer à la sélection naturelle des mélanges de variétés afin d’accélérer l’amélioration. Il pourra également choisir des parcelles, des itinéraires techniques pour soumettre une population à certaines pressions de sélection spécifiques (gel, sol séchant, pâturage…).
L’amélioration évolutive nécessite peu d’investissements comparativement aux techniques usuelles d’amélioration variétale. Elle s’inscrit souvent dans une démarche agroécologique et peut donc être facilement déployée pour l’adaptation des populations à différentes échelles (territoires, fermes, parcelles) et sur une large gamme d’espèces, notamment celles indispensables à la diversification des cultures mais présentant un faible retour sur investissement pour les semenciers.
Références à explorer
Collectif d’auteurs. 2015. Gérer collectivement la biodiversité cultivée: Etude d’initiatives locales. Educagri éditions. Collection Reférences. 224p. ISBN : 979-10-275-0008-6