Traitements alternatifs des maladies en élevage
Les traitements alternatifs regroupent des pratiques thérapeutiques majoritairement préventives qui complètent voire se substituent à la médecine conventionnelle. En effet, afin de lutter contre les maladies transmissibles en élevage, les éleveurs utilisent principalement des méthodes de soin centrées sur l’utilisation de molécules de synthèse. Or, les enjeux actuels autour de l’environnement, de la demande du consommateur ou encore de la lutte contre l’antibio résistance incitent les éleveurs à s’orienter vers des traitements alternatifs n’ayant pas recours à ce type de molécules.
En élevage, trois techniques thérapeutiques se développent : l’homéopathie, la phytothérapie et l’aromathérapie. Ces médecines reposent principalement sur l’utilisation de plantes, d’huiles essentielles et d’autres composants naturels tels que les tanins. Cependant, ces pratiques étant récentes, le recul scientifique reste limité. L’éleveur peut également faire le choix d’implanter sur ses parcelles, destinées à l’alimentation du cheptel, certaines espèces fourragères d’intérêt médicinal, comme la chicorée ou le sainfoin. Suite à des processus d’apprentissage au sein du troupeau, cela peut favoriser l’automédication. Il existe également d’autres thérapies telles que l’ostéopathie et l’acupuncture mais qui s’appliquent surtout à des animaux qui ont une valeur économique importante à l’échelle individuelle. Toutes ces pratiques sont, pour les éleveurs, un moyen d’acquérir plus d’autonomie décisionnelle dans leur métier en limitant notamment la dépendance aux intrants médicamenteux de synthèse.
Les pratiques agroécologiques valorisent les processus naturels, ainsi que le choix de races rustiques robustes, donc plus adaptées à leur environnement et nécessitant moins de traitement. Les traitements alternatifs reposent donc sur un ensemble de pratiques qui ne se limitent pas simplement à l’utilisation produits médicaux mais qui nécessitent une réflexion globale à l’échelle du système d’élevage. Il est important d’apporter une attention particulière à la prophylaxie et de traiter uniquement ce qui doit l’être, c’est-à-dire avoir recours à une gestion intégrée de la santé animale.
Références à explorer
Boutin M. 2009. Huiles essentielles contre mammites. La Lettre de l’agriculture durable, n°54, pp.4-5
Ebert C. 2018. Étude de l’utilisation de l’homéopathie dans les élevages bovins du Rhône. Thèse de doctorat, Lyon, Université Claude Bernard – Lyon I. 105 p.
Lemoine Y. 2017. Médecines alternatives : Penser la santé du troupeau autrement. Web-agri, le quotidien de l’éleveur par Terre-net, consulté le 20/10/20
Van Dam D., Nizet J., Streith M. 2019. Humains et animaux dans les agricultures alternatives. La domination en question. Educagri éditions, 224p. ISBN : 979-10-275-0355-1