Sélection participative végétale
La sélection participative est un mode collectif d’amélioration génétique des plantes qui implique différentes parties prenantes incluant chercheurs, agriculteurs, animateurs de collectif, etc. Ce mode participatif vient compléter les limites du mode délégatif de sélection végétale construit après-guerre en Europe dans lequel la recherche et l’innovation sont déléguées par les agriculteurs à un groupe restreint de professionnels, sélectionneurs et semenciers.
Les principales limites de ce mode délégatif sont l’uniformisation des variétés et leur spécialisation pour une agriculture intensive, basée sur des intrants chimiques.
La sélection participative est ainsi née de la volonté des agriculteurs de se réapproprier le savoir-faire relatif à la sélection et de gagner ainsi en autonomie. Elle change les rôles via une participation active des agriculteurs à toutes les étapes du processus de sélection. Ce système valorise ainsi équitablement la contribution de l’agriculteur et celle du chercheur. Les objectifs de la sélection participative sont aussi de développer des variétés de populations adaptées aux pratiques diverses des agriculteurs et de recréer une diversité génétique dynamique qui évolue avec la variabilité de son environnement (changement climatique, pressions des pathogènes…).
Cependant, le développement de ce mode de sélection est lié à l’évolution du cadre réglementaire, qui à ce jour ne l’intègre pas. En effet, une variété pour être reconnue comme telle et inscrite au Catalogue officiel doit être conforme aux critères DHS (Distinction, Homogénéité, Stabilité). A l’inverse, les caractères hétérogènes et évolutifs sont recherchés pour les variétés population sélectionnées de façon participative.
La sélection participative est une pratique favorable au développement de l’agroécologie de par son approche dépassant le cadre scientifique classique et de par sa prise en compte des potentiels économiques, sociaux et environnementaux d’un territoire. En effet, elle favorise une autonomie financière des agriculteurs, promeut un système contribuant à la redistribution des savoirs ainsi qu’au partage de connaissances et œuvre pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique.
Références à explorer
Bonneuil C., Demeulenaere E. 2007. Une génétique de pair à pair ? L’émergence de la sélection participative. Les sciences citoyennes. Vigilance collective et rapport entre profane et scientifique dans les sciences naturalistes. Edition de l’Aube, p.122-147.
Chable V., Berthellot J-F. 2006. La sélection participative en France : présentation des expériences en cours pour les agricultures biologiques et paysannes. Dossier de l’Environnement de l’INRA n°30. INRA, Paris. p. 129-138. Consulté le 08/03/2018.
Groupement National Interprofessionnel des Semences et Plants. 2018. Pourquoi une inscription obligatoire des variétés dans un Catalogue officiel ? Consulté le 09/03/2018.