Le concept de résilience, utilisé par de nombreuses disciplines, renvoie au sens commun de la capacité d’un système à surmonter des perturbations pour retrouver un fonctionnement souhaité. Cette capacité s’apprécie au regard de la capacité de réponse et de la sévérité de la perturbation subie. La résilience renvoie autant à une capacité d’adaptation que de transformation. Elle induit, dans le temps, une capacité d’apprentissage, tout particulièrement des acteurs quand il s’agit d’un système géré par des humains.

Différents niveaux de résilience peuvent être atteints. Par exemple, les éleveurs ovin-lait mobilisent leurs stocks ou achètent des ressources fourragères pour faire face aux périodes de sécheresse (résilience statique liée à des événements probables et récurrents). Lors d’une sécheresse plus sévère, les éleveurs, accompagnés par le conseil et la recherche agricole, adaptent leur système en rééquilibrant le rapport sol-troupeau, en augmentant leur autonomie alimentaire en concentrés et fourragère (résilience dynamique). Lors d’un choc extrême, comme une pénurie de ressources fourragères, une reconception plus poussée du système conduit à l’adoption de pratiques favorisant des mélanges variétaux, intégrés aux rotations des cultures (résilience complexe). D’autres pratiques orientées sur les races locales, les semences paysannes, l’agriculture intégrée, le bouclage des cycles de nutriments sont autant d’exemples favorisant la résilience des systèmes agricoles. L’appartenance à des groupes de discussion comme des Groupements d’Intérêt Economique et Environnemental ou les réseaux d’apprentissage, permettent aussi une approche participative et une concertation des acteurs pour développer leurs connaissances et capacité d’apprentissage.

L’agroécologie, en questionnant l’organisation des systèmes à différentes échelles et leurs interrelations, de la plante, du sol ou de l’animal jusqu’au système alimentaire territorialisé, favorise la conception de systèmes de production plus résilients.