Réseau d’apprentissage
Un réseau s’apparente à un ensemble d’acteurs qui sont en relation et qui agissent dans un but commun : ils forment un tissu social. L’apprentissage se défini comme l’acquisition d’un savoir ou d’un savoir-faire qui peut être individuel ou collectif. La notion de réseau d’apprentissage renvoie à cette notion d’apprentissage collectif. Il peut être vu comme un outil favorisant le partage de connaissances au sein d’un réseau d’acteurs. Sa création est déterminée par un but et des valeurs communes.
Le réseau d’apprentissage est une source de valeur ajoutée, à la fois personnelle et collective. Il permet un partage de connaissances et d’expériences concrètes du terrain entre pairs (ex : groupement d’agriculteurs). Un tel réseau n’exclue pas pour autant la présence d’un autre acteur, comme un conseiller agricole, mais celui-ci a alors plus un rôle d’animation ayant pour objectif d’organiser et d’encourager la transmission horizontale des savoirs. Comme tout réseau, il peut aussi présenter des limites telles que l’exclusion sociale : pour un individu ayant des valeurs différentes de celles partagées par le groupe, il peut être difficile de s’y intégrer. Il convient donc de veiller à l’ouverture du réseau sur l’extérieur et à son renouvellement afin que le partage reste constructif et libre d’accès.
Dans le contexte de l’agroécologie, des réseaux d’apprentissage de maturités différentes peuvent être évoqués. Il y d’abord les réseaux constitués d’agriculteurs en reconversion, sont souvent appuyés par des animateurs. Ils ont pour but d’acquérir des savoirs autour des avantages, des inconvénients et des moyens d’adaptations afin d’optimiser le nouveau système mis en place. On trouve ensuite les réseaux qui regroupent des agriculteurs plus avancés dans la démarche agroécologique, qui ont déjà une bonne technicité en termes de pratiques alternatives. L’objectif de leur regroupement est alors plutôt d’améliorer l’existant, d’innover par l’échange d’expériences. Ainsi, les réseaux d’apprentissages de tous niveaux permettent une adoption ou une amélioration facilitée de nouvelles pratiques s’inscrivant dans une stratégie de transition agroécologique.
Références à explorer
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