Gestion intégrée de la santé animale
La gestion intégrée de la santé animale peut être définie comme l’ensemble des connaissances et pratiques mobilisées par l’éleveur.se et son collectif de travail de manière coordonnée afin de combiner des actions de prévention, de résistance/tolérance aux maladies et de soin des animaux. Elle a pour finalité la réduction de l’utilisation d’intrants médicamenteux (antimicrobiens, antiparasitaires…) et l’amélioration du bien-être des animaux en élevage.
La gestion intégrée de la santé peut être vue comme une déclinaison opérationnelle de l’écopathologie qui est plus orientée vers la compréhension de la multiplicité des causes des maladies. Il s’agit d’une approche holistique qui vise à garantir la santé des animaux. Cette approche ne substitue pas au soin des animaux, lorsqu’il est nécessaire.
Dans la pratique, la gestion intégrée de la santé se fonde sur la mobilisation conjointe de trois principes complémentaires (Prévenir, Résister/Tolérer et Traiter). (i) Pour prévenir l’apparition des maladies, on peut agir sur la prophylaxie (hygiène, biosécurité, vaccination…) et sur le milieu de vie des animaux (sol, logement, conditions d’ambiance, densité animale…) de façon à éviter le contact avec les agents pathogènes et éviter les blessures. (ii) Le choix de génotypes robustes (races locales, souches sélectionnées sur la résistance/tolérance aux maladies et/ou leurs croisements), l’exposition dès le jeune âge à un microbisme riche et sain, ainsi que l’utilisation d’une alimentation adaptée aux besoins nutritionnels et physiologiques de chaque individu sont des leviers pour favoriser la résistance et/ou la tolérance des animaux aux agents pathogènes. (iii) Si la maladie survient malgré tout, il convient de traiter les animaux de façon ciblée (molécules spécifiques du(des) agent(s) pathogène(s) identifié(s), aux doses préconisées, seulement sur les individus affectés et en respectant la durée de traitement définie par le vétérinaire).
Une phase initiale de conception du système d’élevage orientée vers la santé des animaux conjuguée à l’application de ces trois principes contribuent à la réduction de l’utilisation des intrants médicamenteux en élevage.
Références à explorer
Ducrot C., Fric D., Lalmanach A-C., Monnet V., Sanders P., Schouler C. 2017. Perspectives d’alternatives thérapeutiques antimicrobiennes aux antibiotiques en élevage. INRA Productions Animales 30(1), pp 77-88. https://doi.org/10.20870/productions-animales.2017.30.1.2234
Fortun-Lamothe L., Collin A., Combes S., Ferchaud S., Germain K., Guilloteau L., Gunia M., Lefloc’h N., Manoli C., Montagne L., Savietto D. 2022. Principes, cadre d’analyse et leviers d’action à l’échelle de l’élevage pour une gestion intégrée de la santé chez les animaux monogastriques. INRAE Productions Animales. Vol. 35 No 4 (2022): Rationaliser l’usage des médicaments en élevage 307-326 https://doi.org/10.20870/productions-animales.2022.35.4.7225
Legifrance. 2003. Article R214-17 du code rural et de la pêche maritime. Consulté le 08 Août 2023
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Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 2015. Résistance aux antimicrobiens. Projet de plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens . Rapport 20p. Document A68/20 de la 68ème Assemblée mondiale de la santé.