Autonomie alimentaire en concentrés et fourragère
L’autonomie alimentaire dans un élevage est évaluée par le rapport entre les aliments (fourrages, grains, tourteaux, etc…) produits sur la ferme, et les aliments nécessaires à l’alimentation du bétail (exprimés en unités massiques, énergétiques, ou protéiques) pour assurer un objectif de production et des objectifs socio-économiques (travail, coûts de production) fixés par l’éleveur.
Développer l’autonomie revient à limiter l’utilisation d’intrants alimentaires en maximisant le lien entre le sol et le troupeau, et en valorisant au mieux les ressources alimentaires (fourrages, grains) produites sur l’exploitation. Il s’agit d’un objectif agroécologique visant à améliorer les performances agronomiques, écologiques et économiques de l’exploitation agricole. L’autonomie n’est pas un indicateur d’efficience des systèmes d’élevage mais une composante de la sécurité de l’élevage face aux aléas. Viser l’autonomie alimentaire revient donc à développer une stratégie de gestion des risques économiques et climatiques. L’autonomie alimentaire se décompose en deux éléments : l’autonomie fourragère et l’autonomie en concentrés.
L’autonomie fourragère s’évalue par le rapport entre les aliments grossiers (fourrages verts, fourrages déshydratés, pailles et certains sous-produits agroalimentaires fibreux) produits sur la ferme et consommés par le troupeau, et la totalité des aliments grossiers consommés par le troupeau (en unités massiques, énergétiques, ou protéiques). L’autonomie fourragère peut être gérée par une intensification des surfaces fourragères (optimisation de la fertilisation azotée, introduction de cultures dérobées…) ou par un réajustement de l’équilibre sol-troupeau (diminution du chargement, valorisation du pâturage, adéquation entre les périodes de demande et de production des fourrages…).
L’autonomie en concentrés s’évalue par le rapport entre la part de concentrés (aliments riches en énergie, protéines, ou vitamines distribués aux animaux en complément des aliments grossiers visant à compléter et équilibrer le régime alimentaire de base) produits sur l’exploitation agricole et consommés par le troupeau, et la totalité des concentrés consommés par le troupeau (en unités massiques, énergétiques, ou protéiques). L’autonomie en concentrés vise à limiter les coûts de production et à améliorer la traçabilité des aliments distribués au bétail. Atteindre l’autonomie en concentrés peut nécessiter un équipement important (silos de stockage, cellules ventilées, aplatisseur…). Cette autonomie dépend des possibilités de cultures sur les terres, des potentiels de production, de la nature des fourrages de la ration, et de la productivité du cheptel.
Références à explorer
Paccard P., Capitain M., Farrugia A. 2003. Autonomie alimentaire des élevages bovins laitiers. Rencontres Recherches Ruminants, 10, pp 89-92.
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