L’agriculture régénératrice s’attache à prendre en compte une diversité d’enjeux environnementaux en veillant à atteindre une productivité élevée des agrosystèmes. L’agriculture régénératrice, concept polysémique, a été proposé dans les années 80 par l’institut Rodale, spécialisé dans la recherche sur l’agriculture biologique. C’est un concept émergent en Europe, qui met en avant un principe, la régénération des biens communs, principalement les sols, mais aussi le climat, l’eau et la biodiversité. Cependant, ce concept est mal défini et avance parfois des promesses qui ne font pas consensus, telle une agriculture zéro carbone.

Comme l’agriculture de conservation des sols, l’agriculture régénératrice vise plusieurs objectifs : séquestration du carbone dans les sols, amélioration de la fertilité des sols, amélioration du bilan hydrique (capture et restitution de l’eau)… Les principales pratiques sont la réduction du travail du sol, la couverture permanente du sol, les rotations longues et l’intégration cultures et élevage. Un objectif clé est l’augmentation de la teneur en matières organiques des sols pour les bénéfices attendus sur le climat, l’érosion, le bilan hydrique, la santé des plantes et la biodiversité.

Centrée sur la santé des habitats (le sol) et des individus et organismes (plantes, animaux, humains), l’agriculture régénératrice s’inscrit dans le concept “une seule santé”. Si l’Agriculture Régénératrice enrichit la conception de l’agroécologie en mettant explicitement en avant les enjeux de conservation et de régénération des biens communs (et tout particulièrement des sols), il reste nécessaire de développer des référentiels de pratiques fondés sur les savoir-faire et expériences des systèmes agricoles agroécologiques pour la déployer.